En tant qu’élu / dirigeant/ manager, comment puis-je sortir le nez du guidon des urgences du quotidien pour mettre réellement en œuvre mon programme ?
C’est la question que j’entends régulièrement lorsque j’anime des formations pour des élus – bilan de mi-mandat par exemple – ou pour des managers confrontés à la gestion de leur charge de travail.
Ma proposition ? Apprendre à faire l’aigle et la tortue.
- Comme l’aigle, savoir régulièrement prendre de la hauteur, du recul, pour avoir une vision d’ensemble de la situation, se concentrer sur les enjeux, se projeter vers l’avenir, se fixer ou revoir ses objectifs, mettre en place sa stratégie ou s’assurer que son action est toujours conforme aux objectifs définis.
- Comme la tortue, être ancré dans la réalité de terrain, dans le présent, diriger la mise en œuvre du plan d’actions.
Les pièges à éviter :
- Faire uniquement l’aigle : être dans les principes, la théorie et perdre de vue la réalité, les aspects concrets de la mise en œuvre de la stratégie ;
- Être uniquement une tortue et manquer d’objectif, oublier de donner un sens, des priorités à son action.
De ce fait, on gère les problèmes au fur et à mesure, quand ils se présentent ; on ne met en place aucune action dans la durée permettant d’anticiper les problèmes, ce qui crée les conditions des prochaines crises.
L’enjeu : savoir gérer son temps et son énergie, organiser son agenda pour concilier en permanence vision stratégique et mise en œuvre réelle.
En quoi ce principe est-il indispensable pour réussir la transition écologique ?
Parce que l’enjeu étant complexe, il nous faut une vision globale pour :
- comprendre les interactions entre les sujets ;
- organiser cette transition dans la durée, avec des objectifs à court, moyen et long terme ;
- bien articuler les différentes échelles d’action : local – national – européen – mondial (pour faire simple).
Parce que la stratégie a besoin d’être réaliste pour pouvoir être réellement mise en œuvre ; parce que chacun a besoin de savoir ce qu’il peut faire concrètement à son niveau.
Parce que cette bonne articulation permettra de sortir des stops and go et des politiques contradictoires : un jour les pouvoirs publics disent que l’écologie est la priorité, le lendemain ils décident la suspension des mesures écologiques qui pénalisent l’agriculture par exemple.
L’enjeu : faire dialoguer les intérêts contraires pour trouver des solutions viables, partagées, permettant d’organiser la transition dans le temps et la sérénité.