Vous êtes soupçonné(e), voire accusé(e) de harcèlement moral dans le cadre de vos fonctions, et vous êtes désemparé(e) ?

Vous ne comprenez pas pourquoi ? Vous trouvez même cela profondément injuste, car vous avez le sentiment de seulement accomplir la mission qu’on vous a confiée. Par exemple de « faire travailler correctement des gens qui n’en avaient pas l’envie ni l’habitude » ?

C’est une situation à laquelle j’aurais pu être confrontée dans de précédentes responsabilités managériales, dans un contexte de forts changements et de manque de vision partagée. Mon métier de coach aujourd’hui et l’expérience que j’ai acquise en accompagnant des personnes confrontées à cette problématique, m’ont permis de prendre du recul sur mon propre vécu et d’identifier des leviers d’action.

Sur l’aspect juridique, en cas de contentieux ou de risque de contentieux, je laisse bien sûr aux juristes et aux professionnels des RH le soin de donner les conseils appropriés.

Pour ma part, je vais intervenir sur 2 aspects :

1. Comprendre ce qui se joue dans ses relations avec les autres, en quoi son comportement a-t-il pu donner lieu à ce sentiment de harcèlement. L’objectif est de changer son attitude pour éviter de reproduire les mêmes erreurs.
   

2. Comment faire face à cette situation complexe, générant de la souffrance souvent de part et d’autre ? Comment se reconstruire et préparer la suite ?

Comprendre ce qui se joue dans ses relations avec les autres : 

Selon l’adage, « qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son ». C’est toujours très instructif pour moi d’écouter toutes les parties prenantes, car nous avons tous nos perceptions respectives, liées à nos personnalités, nos histoires, nos biais cognitifs. La « vérité » est rarement d’un seul côté, elle est plutôt quelque part au milieu. Ce qui sera parfaitement normal pour une personne sera insupportable pour une autre. Ce qui rend nos relations aux autres complexes et tellement passionnantes.

A ce stade, j’ai identifié 3 types de situations possibles :

1. Des incompréhensions entre personnes, liées notamment à leurs difficultés à communiquer car elles ne sont pas sur le même registre. Par exemple : rationnel ou affectif ; volubile ou porté sur la réflexion avant la parole et/ou l’action.  Dans ce cas, l’outil DISC donne des éclairages extrêmement intéressants sur son propre style de comportement et de communication, notamment en zone de stress, et sur celui de ses interlocuteurs. Il permet de s’ajuster à l’autre pour avancer ensemble au lieu de se heurter.
   
   
2. Des enjeux managériaux. Devenir manager : promotion ou malédiction ? A-t-on vraiment voulu devenir manager ? A-t-on été formé pour ? Quel style de management a-t-on développé, volontairement ou par la force des choses ? J’aime beaucoup utiliser un test de personnalité sur les aptitudes naturelles. Il aide à faire comprendre en quoi certains traits de sa personnalité peuvent heurter certaines personnes, comment là-aussi s’ajuster et comment valoriser les forces de chacun pour construire un collectif. Car c’est au manager de s’adapter à ses collaborateurs pour les faire progresser et les mener vers l’atteinte des objectifs.
   
   
3. Une organisation complexe, meurtrie, souvent suite à des réorganisations, fusions ou autres causes, manquant de vision claire et partagée. Dans ce cas, il faut adopter une vision systémique pour comprendre tous les points de dysfonctionnements, et étape après étape, faire bouger le système pour le remettre en ordre de marche. C’est évidemment difficile, pour ne pas dire impossible, de le faire seul quand on est un élément du système. Dans ce cas-là, il faut d’abord apprendre à éviter les erreurs, et faire bouger ce qui est à sa portée.

Comment faire face ? Comment se reconstruire ?

Cette situation est porteuse de souffrances pour tout le monde. A fortiori quand on occupe une position un peu exposée, et qu’on se retrouve sous le feu des médias et/ou des réseaux sociaux. 

Je pense qu’un accompagnement professionnel extérieur est particulièrement nécessaire. Il permet de se sentir soutenu, de prendre du recul, de faire la part des choses, d’ identifier sa part de responsabilité et comprendre les erreurs commises pour ne pas les réitérer. Et surtout commencer à se projeter sur la suite, même si elle ne peut pas toujours se construire immédiatement. Mais c’est retrouver un projet, un espoir, un moteur.

C’est bien sûr une épreuve à traverser. Mais cela peut aussi être une occasion de voir les choses différemment, d’apprendre, de changer un peu, et de gagner en sérénité pour la suite de sa vie, tant professionnelle que personnelle.